“La forêt et la filière bois à la croisée des chemins : l’arbre des possibles” (rapport parlementaire)

La forêt est un élément identitaire important de la montagne. Outre son rôle en matière paysagère et comme support de biodiversité, sa bonne exploitation contribue avant tout à stabiliser les sols en pente et à prévenir des risques naturels gravitaires comme les glissements de terrain ou les chutes de blocs. Pour remplir correctement cette mission, elle doit être régulièrement entretenue et exploitée.

Anne-Laure Cattelot, Députée du Nord, a justement rendu un rapport “La forêt et la filière bois à la croisée des chemins : l’arbre des possibles” qui revient sur la longue histoire des communes avec leurs forêts. Ainsi que le souligne la Députée, les forêts sont des espaces de détente, elles font partie de nos paysages, elles protègent nos ressources en eau, elles atténuent les excès du climat, elles sont un refuge pour la biodiversité, la flore et la faune sauvage. Elles régulent nos cours d’eau et limitent l’érosion, elles sont source de bien-être… Les forêts fournissent du bois, un matériau durable dans le temps, renouvelable et chaleureux, qui se prête à tous les usages, les plus traditionnels et anciens comme les plus techniques et innovants. La transformation du bois assure des emplois dans toutes les régions et particulièrement dans les territoires ruraux. Elle crée de la valeur, s’appuie sur la richesse de nos savoir-faire et appelle l’innovation. Les forêts nous chauffent et le bois constitue la première source d’énergie renouvelable, loin devant le solaire ou l’éolien…

Ce rapport revient notamment sur la nécessité de conserver le rôle protecteur des forêts sur les ressources en eau et la nécessité d’assurer la prévention des risques naturels. Le rapport revient aussi sur le fait qu’en montagne, le changement climatique menace la pérennité de la couverture boisée (remontée rapide des températures, dépérissement, risque incendie accru…) et crée de nouveaux risques (avalanche de neiges humides, fonte du pergélisol, fonte précoce des neiges, fonte des glaciers avec risque de poches d’eau…). Certaines forêts jouent un rôle majeur pour conserver les sols et protéger les biens et les personnes contre les aléas naturels (avalanches, glissements de terrain, chutes de blocs, crues et inondations), d’autant plus que leurs composition, structure et gestion sont adaptées à ces objectifs. En zone de montagne, les forêts installées sur les versants et issues, pour certaines, des grands travaux de reboisement entrepris à partir de 1860 permettent de limiter l’érosion des sols, les glissements de terrain superficiels, les chutes de blocs, les avalanches, les crues torrentielles, protégeant ainsi les populations et les intérêts économiques en aval. Aujourd’hui, ces peuplements sont cependant fragilisés et leur renouvellement n’est pas assuré.

La montagne est en particulier visée par 2 recommandations :

Recommandation n°5 : pour donner corps à l’engagement du président de la République visant 10 % d’aires protégées terrestres et marines en pleine naturalité d’ici 2022, engager une concertation régionale sur les objectifs de surface forestière à doter de protection réglementaire ou contractuelle, en tenant compte des forêts aujourd’hui en libre évolution, notamment en montagne. Engager la protection forte de 180 000 hectares de forêt tropicale en Guyane.

Recommandation n°11 : déployer une organisation de gestion de crise nationale et territoriale pour faire face efficacement aux risques sanitaires, aux épisodes climatiques extrêmes, aux incendies et aux particularités des territoires de montagne et savoir mobiliser le bois à l’issue de ces épisodes.