Le bout du tunnel pour le train de nuit

Après des années de désintérêt, le train de nuit voit le bout du tunnel. Réhabilité par le Président de la République et moteur du plan de relance porté par le Gouvernement, l’avenir du train de nuit s’éclaircit.
L’enclavement est une réalité dans de nombreux territoires de montagne. L’équipement routier, ferroviaire, voire l’accès aux dessertes aériennes, est bien souvent inachevé, voire inexistant, dans beaucoup de parties de massif. Alors que certains projets annoncés depuis 30 ans ne sont toujours pas réalisés, la réalisation ou l’achèvement des infrastructures est une urgence absolue. C’est donc avec satisfaction que l’Association a accueilli le grand retour du train de nuit et l’annonce d’une réouverture des liaisons Paris-Nice et Paris-Tarbes-Hendaye d’ici à 2022. Arrivée matinale et en centre-ville, économie d’une nuit d’hôtel, le train de nuit peut constituer une alternative à l’avion et aux autres modes de transport moins respectueux de l’environnement. C’est d’ailleurs ce qu’a annoncé le président de la République Emmanuel Macron le 14 juillet dernier : “on va redévelopper les trains de nuit. Parce que ça permet de faire des économies et ça permet de réduire nos émissions” de CO2.

Le train de nuit oui, mais lequel ?

Selon la Fédération Nationale des Associations d’Usagers des Transports (FNAUT), qui a lancé une enquête afin de mieux connaître les besoins des voyageurs, le train de nuit reste un excellent complément de l’offre ferroviaire de jour (trains Intercités et TGV). Les principaux enseignements de l’enquête de la FNAUT sont que l’offre des trains de nuit doit être diversifiée :
• Aucune offre de couchage n’étant nettement privilégiée ou écartée : couchettes (4 et 6 places par cabine) ; voitures-lits (1, 2 et 3 lits par cabine) ; sièges inclinables.
• Dans le même sens, le train de nuit doit prendre en compte des clientèles variées : voyageurs modestes, familles, hommes d’affaires.
• Les répondants demandent un départ tardif (après 21 h) et une arrivée matinale (entre 7 h et 8 h).
• Ils attendent des possibilités variées de restauration : voiture-restaurant, voiture-bar, vente ambulante.
• Le confort est un atout important du train de nuit : une bonne accessibilité, une garantie d’intimité et de sûreté des personnes et des bagages (des compartiments pour les femmes, de l’espace pour les bagages), des douches (voitures-lits), une propreté impeccable.
• Le jumelage entre train de nuit et service auto-train est demandé par de nombreux répondants (52 %) qui craignent de conduire sur de longues distances, mais veulent disposer de leur voiture ou moto à destination.
• La tarification doit rester modérée : au plus 30 € pour un siège inclinable ; au plus 60 € pour une couchette ; au plus 100 € pour une voiture-lit de 2 à 3 places ; au plus 150 € pour une voiture-lit single.

Une conclusion se dégage des résultats de l’enquête de la FNAUT, le train de nuit n’a pas été « ringardisé » par le TGV, la demande du public reste forte : le train de nuit est pratique (selon 84 % des répondants) ; l’avion contribue trop au réchauffement climatique (51 %) ; le train de nuit évite de prendre la route sur de longues distances (35 %).