Le Covid-19 frappe lourdement la filière ovine

L’élevage ovin, activité indispensable à l’entretien et à la sécurisation des territoires de montagne connaît depuis plusieurs années une crise structurelle qui se traduit par des cours de marché à la baisse de façon constante, du fait de la forte concurrence internationale, et une diminution du nombre d’actifs, qu’il s’agisse des éleveurs ou des bergers, cette diminution tendant d’ailleurs à s’accélérer.

L’apparition du Covid-19 vient aggraver cette situation à l’approche de Pâques. En effet, la prolongation du confinement rendra cette année impossibles les rassemblements familiaux et religieux traditionnels à l’occasion des fêtes pascales (du 9 au 19 avril*). Or celles-ci représentent habituellement la période la plus forte pour la consommation de viande ovine. Il est à craindre qu’une très grande partie des agneaux qui ont été élevés en nombre dans cette perspective (jusqu’à la moitié de la production annuelle de certains éleveurs) ne pourra pas être écoulée sur le marché. Et il est malheureusement probable que les fêtes du Ramadan (cette année du 23 avril au 23 mai) et de l’Aïd (du 30 juillet au 3 août) reproduisent le même scénario.

Solidaire avec les organisations socioprofessionnelles représentatives du monde agricole et plus particulièrement des éleveurs ovins, l’ANEM entend défendre auprès du gouvernement l’adoption de mesures appropriées pour garantir aux acteurs du pastoralisme les moyens de traverser cet épisode de pandémie, particulièrement difficile.

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*9 avril Pessah (Pâque juive), 12 avril Pâques catholique et protestante, 19 avril Pâque orthodoxe.