Signature de l’arrêté de protection du Mont-Blanc pour encadrer la fréquentation

Le 1er octobre 2020, le préfet de Haute-Savoie, en présence de la secrétaire d’État en charge de la biodiversité, Bérengère ABBA, de nombreux parlementaires de Haute-Savoie, et les maires de Saint-Gervais-les-Bains, Chamonix-Mont-Blanc et les Houches, a signé l’arrêté portant création de la zone de protection d’habitats naturels du Mont-Blanc – Site d’exception.  Cet arrêté, annoncé en février 2020 par le Président de la République,  réglemente les pratiques sur une zone de 3 175 hectares à cheval sur les communes de Chamonix, Saint-Gervais et les Houches afin de mieux encadrer la fréquentation du sommet des Alpes et lutter contre les  incivilités et abus sur les itinéraires qui mènent au sommet de l’Europe.

L’article 2 de cet arrêté liste les interdictions à l’intérieur du périmètre de la zone  de protection d’habitats naturels  du Mont-Blanc, afin de prévenir la destruction et l’altération physique des habitats naturels, de conserver la qualité paysagère et la quiétude du site.

Ainsi il est interdit :

  • de pénétrer avec tout type de véhicules (à moteur ou non-motorisés) ;
  • d’atterrir par tout moyen sauf pour le ravitaillement des refuges, la réalisation des travaux autorisés, ainsi que pour l’enchaînement alpinisme-parapente et le paralpinisme dans le strict respect de la réglementation aéronautique en vigueur ;
  • de laisser pénétrer des animaux domestiques, à l’exception des animaux tenus en laisse sur les itinéraires de randonnées au sein des zones de transition ;
  • de camper en dehors du camp de base de Tête Rousse, dans la limite de la validité de la dérogation accordée au titre du site classé et sur réservation nominative ;
  • de bivouaquer, sauf en cas de force majeure, sur l’itinéraire et à proximité de la voie normale d’accès au Mont-Blanc par Saint-Gervais-les-Bains, en raison de la présence de plusieurs refuges sur cet itinéraire ;
  • de cheminer le long de la voie du tramway du Mont-Blanc.

Concernant l’accès par la voie normale du Mont-Blanc par l’aiguille du Goûter, il est interdit :

  • d’entreprendre en période estivale de gardiennage des refuges, l’ascension sans réservation nominative en refuge, sauf aller-retour dans la journée prévue et rendu possible par le niveau technique et de forme physique des personnes considérées ;
  • de s’écarter volontairement des itinéraires habituels pour les ascensionnistes qui empruntent la voie normale de l’aiguille du Goûter ou l’arête Payot.
  • de dormir et de séjourner à l’abri Vallot, sauf cas de force majeure. De dormir à la cabane forestière des Rognes.

Sur zone centrale (80% de la zone couverte par l’APHN), il est interdit :

  • de pratiquer toute autre activité que l’alpinisme, l’enchaînement alpinisme-parapente, le paralpinisme, le ski/snowboard-alpinisme ;
  • d’accéder au site en vue de l’ascension du Mont-Blanc sans être muni d’un équipement individuel et collectif approprié pour fréquenter les lieux dans des conditions de sécurité conformes aux us et coutumes définis par les professionnels de la montagne ;
  • de progresser en cordées de plus de trois personnes, sauf dans les situations imposées par la sécurité ou l’assistance à d’autres ascensionnistes ;
  • de transporter du matériel ou objets autres que ceux strictement nécessaires à la progression alpine, à la protection individuelle ou collective et à la subsistance.

En outre, dans son article 3, le texte prévoit également l’interdiction d’organiser des manifestations « quelle qu’en soit la nature »;  de faire du feu;  de détruire, d’arracher, de mutiler ou d’introduire toutes espèces de végétaux ou d’animaux ou encore de poser des drapeaux ou d’édifier toute structure ou artifice de quelque sorte. Enfin, l’arrêté confirme également l’obligation pour les alpinistes qui souhaitent se rendre au sommet du Mont-Blanc par la voie normale de réserver leur nuit dans les refuges. En cas de non-respect de l’arrêté, il prévoit des contraventions d’un montant minimal de 750 euros (IVe classe).

Cet arrêté était attendu depuis de nombreuses années par les élus locaux des communes concernées par cette sur-fréquentation des itinéraires d’accès au Mont-Blanc .

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