Participation de l’ANEM à un groupe de travail sur la situation des saisonniers

L’Association a participé ce vendredi 11 septembre à un groupe de travail sur la situation des saisonniers organisé par l’ANCT. Cette demi-journée a permis de faire le point sur différents sujets d’actualité pour ce secteur particulièrement touché par la crise.

Une représentante de l’association ADRETS (un centre d’études et de ressources pour le développement des services au public dans les Alpes et dans les territoires ruraux) a présenté un rapport intitulé  Situation des travailleurs saisonniers et gestion des besoins sur le massif alpin(disponible sur leur site internet). Ce dernier, particulièrement exhaustif, a permis de revenir sur les conséquences de l’arrêt de la saison hivernale, dès le 15 mars, et les nombreuses difficultés rencontrées par les saisonniers : qu’il s’agisse de la mobilité, de la mise en confinement, du logement, des fins de contrats, de l’insécurité économique voire de l’insécurité alimentaire. De nombreux saisonniers ont été bloqués en station. Certains employeurs leur ont permis de rester dans les logements, mais pas tous, ce qui a pu conduire à des difficultés. Il faut aussi relever que la gestion des contrats a parfois posé des  problèmes. Les saisonniers sont dans une “insécurité économique” en particulier parce que le manque de cumul d’activités pourrait, sur le moyen terme, les priver de certains droits, mais aussi “juridique”, car ils sont souvent peu informés des différents droits qui s’offrent à eux. Il est enfin à noter que le sujet de l’insécurité alimentaire des saisonniers est réel, certaines communes, ou centres, ont offert des repas gratuits afin de leur venir en aide.

Le déconfinement a été accompagné de doutes sur la tenue de la saison estivale. Les recrutements ont été effectués avec prudence au mois de juin avant d’être accélérés seulement au mois de juillet. Il y avait aussi des doutes sur les besoins du secteur agricole. Les acteurs du monde économique ont priorisé le carnet de commandes et n’ont embauché qu’une fois le carnet rempli. La saison touristique a heureusement été très bonne, en particulier en moyenne montagne et dans les Alpes. Toutefois, il faut noter que les stations les plus internationales ont rencontré des difficultés.

Au niveau national, la loi d’urgence du 23 mars 2020 a permis de sécuriser les empois, les secteurs en tension et de favoriser le volontariat. Le 24 mars 2020, le ministre de l’Agriculture a annoncé des mesures pour parer aux besoins dans la main d’oeuvre agricole. En avril des plateformes ont été développées pour organiser des mises en relation entre employeurs et volontaires. En avril, l’Europe a ouvert les frontières aux salariés agricoles. Enfin, le 25 mai, les frontières  ont été ouvertes aux saisonniers agricoles.

Au niveau territorial des départements ont adopté le cumul RSA / travail saisonnier (hors massif), des espaces dédiés aux saisonniers ont été créés.

L’Association ADRETS a rappelé l’importance du rapport d’information du Sénat sur la mise en application de l’Acte 2 de la loi montagne parue au printemps dernier et qui défend l’idée de consolider et d’adapter la législation et la réglementation nationale aux territoires de montagne. En particulier, il faut revoir les dispositions relatives à l’assurance chômage ; permettre plus facilement la conclusion de contrats de travail intermittent (CDII ou CD2I) qui permet au salarié d’alterner périodes travaillées et périodes non travaillées ou encore travailler à la reconnaissance des métiers et des parcours.

Les saisonniers sont d’ailleurs aussi concernés par l’adaptation au changement climatique et au développement du tourisme durable. La question de la “saisonnalité à l’année” est aujourd’hui un point central des réflexions.