Retour sur le 39e Congrès de l’ANEM : la parole aux élus locaux

La Lettre d’info montagne revient sur le 39e Congrès de l’ANEM qui a rassemblé près de 500 participants dans la Vallée de Munster les 19 et 20 octobre derniers, en interrogeant des élus locaux qui ont contribué au succès de cet événement. Cette semaine, Norbert Schickel, président de la communauté de communes de la Vallée de Munster et maire d’Eschbach-au-Val, ainsi qu’Alice Morel, présidente de l’Association du Massif vosgien et maire de Bellefosse, tirent les leçons de cette belle édition vosgienne du Congrès de l’Association des élus de la montagne.

 

Norbert Schickel, président de la communauté de communes de la Vallée de Munster, et Gabriel Burgard, maire de Wihr-au-Val.

Qu’apporte l’ANEM aux élus de la montagne ?

Norbert Schickel : Avant tout, le partage de préoccupations communes directement liées aux spécificités de la montagne et qui sont bien sûr culturelles mais aussi techniques et de gestion. Il y a aussi le partage d’une ambiance montagnarde qui nous permet de nous sentir confortés les uns avec les autres. Quand les difficultés sont partagées, elles sont déjà réduites de moitié ou du tiers. L’ANEM permet cela. Surtout dans le contexte actuel où les maires luttent contre une uniformisation rampante et demandent davantage de différenciations locales.

Le Congrès de l’ANEM a-t-il renforcé la montagne vosgienne ?

Norbert Schickel : Nous avons deux versants. L’un alsacien, l’autre lorrain et parler de la montagne vosgienne nous unit toujours. Ce Congrès a en plus donné un gros coup de projecteur sur notre territoire qui est devenu, pendant quelques jours, un petit centre politique avec des députés, des sénateurs et des élus venus de tous les massifs. Ensuite, il nous a appris beaucoup de choses puisque les thématiques qui ont été débattues ont été très variées. Il en est une qui nous a particulièrement touchés : la résolution relative à nos écoles qui sont quand même le creuset du vivre-ensemble et d’une vie communale.

Quelle est la principale difficulté à laquelle reste confrontée la montagne vosgienne ?

Norbert Schickel : Notre plus grand problème est le maintien d’une agriculture vivante et capable d’être viable économiquement. Notre agriculture est un héritage aussi précieux que le serait une grande cathédrale ou un monument historique. Ses paysages culturels et authentiques méritent donc d’être préservés. Ils constituent notre patrimoine et notre identité. Ils sont aussi une grande force pour entretenir notre tourisme de qualité. Tout cela est très important.

 

Pascale Boyer, présidente de l’ANEM, et Alice Morel, présidente de l’Association du Massif vosgien.

En quoi était-ce important que le 39e Congrès de l’ANEM ait lieu dans les Vosges ?

Alice Morel : Ce n’est pas la première fois que les élus de la montagne visitent notre massif mais il est essentiel que l’ANEM fasse en sorte que son Congrès soit tournant entre les massifs. Cette année, c’était le tour des Vosges. Cela rappelle aussi que notre association est apolitique, solidaire et que tous les élus de la montagne prennent en compte les spécificités de chaque territoire.

PLM : Qu’apportent ces Congrès aux élus de la montagne?

Alice Morel : Ils concourent à entretenir le dialogue entre tous les élus de tous les massifs. Tous rencontrent généralement les mêmes problèmes, y apportent des solutions parfois différentes dont ils vont souvent s’inspirer. Et ils ressentent le soutien de leurs collègues. Le thème choisi est essentiel. Celui de cette année – La montagne, haut potentiel de ressources – ouvre des perspectives positives et transmet de précieuses bouffées d’oxygène. Le moral des élus de la montagne en ressort renforcé.

 PLM : Quel est le problème auquel le massif des Vosges doit s’attaquer en priorité ?

Alice Morel : Nous avons beaucoup d’atouts qui augurent bien du futur mais, parmi nos fragilités, il en est une qui mérite que l’on trouve de vraies et rapides solutions. Il s’agit de la diminution de la population. De 2013 à 2023, nous avons perdu vingt mille habitants, quel que soit le versant du massif. Il nous faut donc être vigilant sur notre attractivité, notamment via nos écoles. Nous devons travailler tous ensemble afin que l’État et la Région prennent en compte cet élément.