Un appel pour sauver les AOP fromagères

Parmi les multiples conséquences économiques de la pandémie figurent une forte croissance de la sollicitation des organisations d’aide alimentaire mais aussi une baisse abrupte et notable de 20 % de la consommation de fromages AOP.

En effet, du jour au lendemain, le confinement a privé 2 000 tonnes de fromages AOP IGP d’un accès direct aux consommateurs. Si des solutions ont pu être trouvées ces dernières semaines pour près de de la moitié de ce volume menacé de péremption au-delà de 8 semaines, voire un mois, le stock de 1 000 tonnes non écoulées continue de grossir du fait d’un rythme de production qui ne peut pas être ralenti pour tenir compte d’une baisse temporaire de la demande.

Des possibilités de dérogation exceptionnelle aux cahiers des charges sont recherchées avec le ministère de l’Agriculture afin de permettre une seconde vie à ces produits (préparations culinaires, fromage fondu) ou d’affecter une partie du lait habituellement réservé aux AOP à des produits plus facilement stockables (poudre de lait notamment), mais ces pistes restent largement insuffisantes.

C’est pourquoi, pour éviter le gaspillage, le Conseil National des Appellations d’Origine Laitières (Cnaol), a constitué un collectif avec les principales fédérations d’éleveurs (FNPL, FNO et FNEC) appelant les collectivités territoriales à la solidarité en privilégiant les fromages AOP et IGP dans leurs commandes de restauration collective ou leurs dons aux banques alimentaires.

La présidente de l’ANEM a eu un échange le 13 mai avec trois responsables de ces différentes filières et du CNAOL. Elle a décidé de relayer cet appel à la solidarité par un courrier qu’elle fera parvenir à l’ensemble des adhérents.