L’avenir de la commune et du maire en France : les maires de montagne entendus au Sénat

Dans le cadre de la mission d’information créée par le Sénat sur l’avenir de la commune et du maire en France, plusieurs maires de montagne ont été amenés à présenter leur ressenti et leurs préconisations aux sénateurs le 29 mars. La mission est présidée par Maryse Carrère, sénatrice des Hautes-Pyrénées, membre du Comité directeur de l’ANEM.

Sont intervenus : Alice Morel, maire de Bellefosse (Bas-Rhin), présidente de l’Association du massif vosgien, membre du Comité directeur de l’ANEM, Gilles Cremillieux, maire d’Orpierre (Hautes-Alpes), André Mir, maire de Saint-Lary-Soulan (Hautes-Pyrénées), membre du Comité directeur de l’ANEM, Christine Portevin, maire de Guillestre (Hautes-Alpes), Sébastien Pradier, président des maires ruraux de l’Ardèche, maire du Cros-de-Géorand, et Annie Sagnes Lagrange, maire de Luz-Saint-Sauveur (Hautes-Pyrénées). L’ensemble des communes représentées sont adhérentes à l’ANEM.

Alice Morel a rappelé que la montagne représente un quart du territoire métropolitain et regroupe 6 millions d’habitants. Elle a aussi souligné que, malgré la loi montagne, première loi française dédiée à un territoire spécifique, les territoires de montagne rencontrent toujours les plus grandes difficultés à faire reconnaître leur droit à la différenciation. Elle a ainsi regretté que « peu de services dans les ministères, dans nos régions, dans nos départements, peu d’interlocuteurs de l’État se réfèrent à cette loi pour venir en appui à nos communes de montagne ».

Pour l’élue du Bas-Rhin, maire depuis plus de 30 ans, la gestion de proximité est la force des maires des communes de montagne.  Et il faut donner les moyens, financiers et en ingénierie, à ces maires afin qu’ils puissent continuer à exercer leur mission. Parmi ses propositions concernant les financements :

  • conforter le critère voirie dans les critères retenus pour le calcul de la dotation globale de financement (DGF) ;
  • augmenter la dotation « élu local » pour les plus petites communes.

Il s’agirait, pour la maire d’une commune de 170 habitants, d’une « plus juste reconnaissance de l’action des maires au service du quotidien des habitants, sans mettre en péril les finances de l’État ».

Elle a également proposé de privilégier les dossiers communaux pour les dotations d’équipement des territoires ruraux (DETR) et d’apporter à chaque dossier un taux de 10 % supplémentaires aux communes de montagne.

L’élue a souligné l’importance de réaffirmer la commune comme « premier échelon de proximité » et le maire comme « premier interlocuteur ». Ce rôle clé a d’ailleurs été confirmé dans les crises récentes, qu’il s’agisse du Covid ou des crises climatiques – telles que les tempêtes, les inondations, les incendies …. Comme elle l’a rappelé : « Qui mieux que le maire et les membres du conseil municipal ont la connaissance du territoire et des moyens humains pour venir en aide ? »

Et Alice Morel, comme de nombreux maires, demande « d’appuyer sur le bouton Pause dans les transferts obligatoires de compétences afin de conserver notre spécificité française d’une organisation communale proche des habitants. »