Retour sur le 39e congrès de l’ANEM : la parole aux élus locaux

La Lettre d’info montagne revient sur le 39e Congrès de l’ANEM qui a rassemblé près de 500 participants dans la Vallée de Munster les 19 et 20 octobre derniers, en interrogeant des élus locaux qui ont contribué au succès de cette édition vosgienne. Pour ce numéro, ce sont Denise Buhl, vice-présidente de la Région Grand Est, chargée de la délégation Montagne, ruralité et patrimoine local, et présidente de l’office de tourisme de la Vallée de Munster, et Pierre Dischinger, maire de Munster, qui nous parlent de l’importance de cet événement à l’échelle de leur collectivité. L’occasion aussi de mieux connaître les facettes et les enjeux de ce versant des Vosges.

 

Denise Buhl, vice-présidente de la Région Grand Est, présidente de l’office de tourisme de la Vallée de Munster et maire de Metzeral, et Dominique Faure, ministre déléguée chargée des Collectivités territoriales et de la Ruralité.

Le dernier Congrès de l’ANEM dans le massif des Vosges avait eu lieu en 2016 dans les communes de Gérardmer et de Saint-Dié-des-Vosges. Quelles ont été les grandes évolutions du massif depuis ?

Denise Buhl : Nous n’avions pas à faire face à un changement climatique aussi criant. C’est devenu notre sujet prégnant. Les difficultés liées à l’économie de l’eau et le partage de cette ressource sont devenus un souci majeur auquel on réfléchit constamment. La crise du Covid a également redéfini en profondeur notre fonctionnement. Ces réflexions ont cependant ouvert des pistes positives puisque le tourisme est devenu un levier fondamental de notre territoire alors qu’auparavant nous n’en parlions jamais. Les Vosges sont plus que jamais un massif dans lequel tout est en train de se réinventer.

Que pensez-vous des différentes thématiques qui ont été abordées lors de ce 39e Congrès ?

Denise Buhl : Ce sont des thématiques d’actualité. J’aime le Congrès de l’ANEM parce que c’est un rendez-vous qui permet d’échanger et de confronter nos problématiques avec les élus des autres massifs. L’atelier numérique, très « tendance », a par exemple bien montré à quel point ce sujet concerne et affecte tous les pans de notre économie mais aussi les liens sociaux au sein de nos territoires. Et encore une fois, ces thèmes montrent à quel point tout reste à réinventer dans nos régions.

Quel soutien représente l’ANEM pour votre région et les défis contemporains auxquels celle-ci est confrontée ?

Denise Buhl : L’ANEM est le seul organisme qui tient compte de nos spécificités de montagne et qui les défend au niveau national. L’Association veille à ce que la loi montagne ne tombe pas dans les oubliettes et son investissement lors de l’Acte II de la loi montagne en 2016 le prouve encore aujourd’hui. Elle veille par exemple à ce que des classes qui devraient fermées dans les écoles restent ouvertes. Grâce à l’ANEM et à son fonctionnement, nous, élus de tous les horizons politiques, restons unis sous le parti de la montagne.

 

Pierre Dischinger, maire de Munster, et Pascale Boyer, présidente de l’ANEM et députée des Hautes-Alpes.

Qu’avez-vous pensé du Congrès de l’ANEM qui vient de se tenir dans votre commune ?

Pierre Dischinger : Franchement, je suis épaté. D’autant qu’à l’origine du projet, je n’y étais pas très favorable. Je craignais une grand-messe. Je ne m’attendais pas à une aussi riche collaboration entre notre personnel municipal et celui de l’ANEM. L’entente a été parfaite. J’en suis fier et je leur en suis très reconnaissant. Une fois de plus, vive la montagne !

Le Congrès a été l’occasion pour de nombreux élus venant de tous les massifs de découvrir Munster. Qu’aimez-vous particulièrement dans cette belle ville de Munster ?

Pierre Dischinger : Déjà, c’est ma ville. Ma famille vit ici depuis plusieurs générations. Au début de ma carrière, j’ai été boucher-charcutier dans une boutique qui existe encore, juste à côté de la mairie. C’était peut-être un présage… J’ai effectué mon service militaire à Bourg-Saint-Maurice, chez les chasseurs alpins. Ma femme Heidi et moi-même, nous sommes accompagnateurs en montagne et nous apprécions particulièrement la nature qui nous entoure. Au point que, quand je suis obligé d’aller quelques jours à Paris, c’est vraiment difficile. Mon corps et mon cœur ont besoin de notre forêt, de notre relief, de nos sentiers, de nos fermes-auberges, de notre agriculture, de notre viticulture.  Nous sommes d’authentiques montagnards.

Comment définiriez-vous les habitants de Munster ?

Pierre Dischinger : Nous sommes peut-être un peu plus introvertis qu’ailleurs mais notre commune est à taille humaine. Cela se ressent dans le comportement de chacun. Notre politique économique est innovante et durable. Ville de culture et d’histoire, Munster présente aussi des monuments très appréciés. Le tout attire, depuis quelques années, de nouveaux commerçants et de nouveaux artisans.